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La mise en place du compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP) prévoit la prise en compte de facteurs de pénibilité et de risques professionnels pour l'acquisition par le salarié exposé de points cumulés sur le compte (1 point par trimestre d'exposition) et instaure de nouvelles obligations pour l'employeur.

Ainsi, les salariés exposés pendant une année complète à un seul facteur obtiennent 4 points et ceux exposés à plusieurs facteurs 8 points.

Le compte, plafonné à 100 points sur l’ensemble de la carrière, ouvre droit à :

  • une action de formation professionnelle en vue d’accéder à un emploi pas ou moins exposé (1 point = 25 heures de formation),
  • un passage à temps partiel sans baisse de rémunération (10 points = 1 trimestre à mi-temps),
  • un départ anticipé à la retraite (10 points = 1 trimestre de droits à la retraite).

Les 20 premiers points obtenus sur le compte sont réservés à la formation professionnelle.

Les 10 facteurs de pénibilité, qui ont été recensés dans le cadre de la réforme des retraites, sont pris en compte en deux temps (en 2015 et 2016).

Seuils applicables aux facteurs de pénibilité
Entrée en vigueur Facteur de pénibilité Seuil annuel
1er janvier 2015 Travail de nuit (1h de travail entre minuit et 5 h) 120 nuits
1er janvier 2015 Travail en équipes successives alternantes impliquant au minimum 1h de travail entre minuit et 5 h 50 nuits
1er janvier 2015 Travail répétitif (temps de cycle de moins d’1 minute)

900 heures

1er janvier 2015 Travail en milieu hyperbare (en hautes pressions) 60 interventions à 1 200 hectopascals minimum
1er janvier 2016 Manutentions manuelles de charges lourdes Lever ou porter 15 kg pendant au moins 600 heures
1er janvier 2016 Postures pénibles (position accroupie ou à genoux) 900 heures
1er janvier 2016 ibrations mécaniques 450 heures
1er janvier 2016 Agents chimiques Seuil déterminé pour chacun d’eux dans une grille d’évaluation fixée par arrêté
1er janvier 2016 Températures extrêmes (en-dessous de 5°C et au-dessus de 30°C) 900 heures
1er janvier 2016 Bruit (80 décibels pendant 8h) 600 heures
Bruit (crête de 135 décibels) 120 fois

L’employeur est soumis aux obligations suivantes :

  • effectuer une évaluation annuelle de l’exposition de chaque travailleur en fonction des conditions de travail habituelles du poste occupé,
  • consigner, en annexe du document unique d’évaluation des risques professionnels, les données collectives d’exposition aux facteurs de pénibilité,
  • renforcer les mesures de prévention et de protection collective et individuelle (par exemple, le port de casque anti-bruit peut permettre de rester en-dessous du seuil d’exposition au bruit),
  • déclarer les facteurs de pénibilité auxquels a été exposé chaque salarié au-delà des seuils, dans le cadre de la DADS.

Depuis le 19 août 2015, l'employeur n'est plus tenu d'établir une fiche pénibilité pour chaque salarié exposé au-delà des seuils. Cette fiche est remplacée par une déclaration de l'employeur aux caisses de retraite. Concrètement, via la DADS puis la DSN, l'employeur déclare les salariés exposés. La Carsat informe ensuite les salariés de leur exposition et des points dont ils bénéficient dans un relevé chaque année. Un décret doit définir les modalités de la déclaration.

Les informations contenues dans la déclaration, sont confidentielles et ne peuvent pas être communiquées à un autre employeur.

Les dépenses liées à l'utilisation du compte pénibilité par le salarié sont prises en charge par un fonds financé par 2 cotisations de l'employeur :

  • une cotisation de base, due par tous les employeurs (même ceux non concernés par les facteurs de pénibilité), correspondant à 0,01 % des rémunérations (à partir de 2017),
  • une cotisation additionnelle, due par les employeurs de salariés exposés, égale à 0,1 % des rémunérations des salariés exposés pour 2015 et 2016, puis à 0,2 % à partir de 2017. Cette cotisation est doublée pour les salariés exposés à plusieurs facteurs de pénibilité.
source: service-public.fr Octobre 2015